Studiolo 1-2002, Anne-Lise DESMAS, Pierre de L'Estache (1688 ca. - 1774)

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[ATTRIBUTIONS]

55

Têtes d'anges ailées

dessin

1744-1745

fusain et lavis gris ; H : 0,22 m ; L : 0,314 m

Paris, École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, Recueil Weale, Ms 497, dessin n° 17 p. 57.

inscriptions :

[à gauche]             Gruppo di cherubini che posano sopra le cornici di porfido delli quadri laterali

[à droite]              Teste di cherubini che vanno nelli cassettoni della volta

œuvres en rapport :

Cat. 21-26 : Têtes d'anges ailées, 1744-46, haut-relief, marbre ; [H : 0,225 m], Lisbonne, église Saint-Roch, chapelle Saint Jean-Baptiste.

            Ce dessin inédit qui représente dans la longueur un couple de têtes d'anges à gauche et une petite tête d'ange isolée inscrite dans un trapèze à droite peut être attribué, pour des raisons stylistiques et historiques, à Pierre de L'Estache. Il appartient à un registre de comptabilité qu'envoya le 29 mai 1745 l'ambassadeur du Portugal à Rome, le commandeur Sampajo, au ministre de Jean V à Lisbonne, le père Carbone. Il accompagne ainsi les comptes des œuvres réalisées par le sculpteur pour la chapelle royale dédiée au Saint-Esprit et à saint Jean-Baptiste dans l'église lusitanienne de Saint-Roch.

            Dans une lettre du 6 juillet 1745, le père Carbone accusa la bonne réception du volume à Lisbonne et informa l'ambassadeur que le roi Jean V avait pu admirer les dessins. Le registre fut peut-être volé lors de l'expédition en 1810, sur des navires anglais, de la bibliothèque royale portugaise de Lisbonne à Rio de Janeiro. Cette hypothèse (émise par Marie-Thérèse Mandroux França, 1996, p. 9-10) expliquerait qu'en 1843, le registre se trouvait dans la collection d'un éditeur londonien John Weale. Ce dernier publia à cette date la traduction en anglais des textes sans toutefois annexer la reproduction des dessins et sans identifier les œuvres. Ce fut Martin S. Briggs, dans un article publié en 1915, qui reconnut le rapport entre le volume ayant appartenu à John Weale, dont il n'avait pu cependant retrouver la trace, et les commandes artistiques réalisées à Rome pour Jean V. Si les reproductions de quelques dessins de pièces d'orfèvrerie du registre purent être retrouvées en 1989 et 1995 dans des publications de l'éditeur Weale, les historiens d'art craignaient la perte de ce précieux volume d'une centaine de dessins.

            Toutefois, sans avoir été démonté, le registre avait été acquis par l'architecte Lesoufaché dont la collection fut léguée en 1889 à l'École Nationale des Beaux-Arts où nous avons pu le retrouver en décembre 1995 grâce à la présence singulière de son titre italien dans le Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque : « Libro degli abozzi de disegni delle commissioni che si fanno in Roma per ordine della corte [di Portogallo] ». Un projet de recherche sur ce registre exceptionnellement conservé sous sa présentation originelle a été publié en 1996 par Jennifer Montagu et Marie-Thérèse Mandroux-França.

bibliographie concernant le Recueil Weale et non le dessin de L’Estache en particulier, qui est inédit :

Papworth, 1843-1844, p. 1-32.

Viterbo, Vicente d'Almeida, 1900, p. 140-147.

Benghy-Puyvallée, 1908, p. 90, n° 497.

Briggs, 1915, p. 50.

Mandroux-França, 1989, p. 34-43.

Mandroux-França, 1993, p. 50.

Mandroux-França, 1995, p. 81, 132-135.

Mandroux-França, 1996, p. 5-21.

Montagu, 1996, p. 4.