Studiolo 1-2002, Anne-Lise DESMAS, Pierre de L'Estache (1688 ca. - 1774)

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Portrait d'Homme en armure     L'Homme en armure a enfin été identifié avec Paul-François Gallucciomarquis de L’Hôpital                     

1740

buste sur piédouche

marbre ; H : 0,78 m ; L : 0,62 m ; Pr : 0,37 m

Paris, musée Jacquemart-André, inv. 1207.

signé au dos :

P. Lestache F. R. 1740

            Ce Buste d’Homme en armure est non seulement la seule œuvre signée que l’on conserve du sculpteur mais également le seul portrait d’attribution certaine qui ne soit pas funéraire.

            L'œuvre doit correspondre au « buste d'homme avec cuirasse en marbre blanc avec le nez cassé (XVIIIe siècle) » acheté par Nélie André dans la salle des ventes Canessa à Naples le 20 mars 1907 (facture conservée dans les archives du musée Jacquemart-André de Paris). Toutefois, avant son acquisition par Nélie André, qui fit sans doute restaurer le nez, on ignore tout de cette pièce.

            Le buste pose surtout le problème de l'identification du personnage représenté. L'armure est ornée sur la poitrine d'un coq de profil à droite, la patte gauche levée. Cet animal, symbole de virilité, est présent dans de très nombreux blasons de familles nobles. Il ne se trouve toutefois dans aucune des armes des parrains des enfants de L'Estache, ni dans celles des importants personnages français, italiens ou polonais avec qui le sculpteur pouvait être en contact à Rome. Tenter d'identifier l’homme portraituré avec pour seule information le coq à la patte levée reste une étude des plus difficiles et délicates à mener surtout si l'on considère que l'animal représenté peut n'être qu'un élément du blason auquel il appartient et ne pas avoir en outre été figuré en détail ; il pourrait ainsi manquer une montagne sous les pattes, une étoile au-dessus du coq ou un serpent dans son bec, détails importants pour des recherches d'héraldique.

            Ce buste se situe à une période de faible activité de L’Estache qui, après les œuvres pour le Latran de la première moitié des années 1730, devra attendre la commande du Constantin de Sainte-Croix de Jérusalem et celle des Têtes d’angelots en marbre destinés à la chapelle de Jean V de Portugal dans les années 1743-1745 pour participer de nouveau à d’importants chantiers de sculpture à Rome. Le portrait semble être la seule commande privée que le sculpteur ait pu obtenir grâce aux contacts dont il pouvait jouir par son poste de député à la Congrégation de Saint-Louis-des-français, ou lors de son intérim à la direction de l'Académie de France.


bibliographie :

Bertaux, 1913, p. 25, n° 196.

Clamorgan, 1920, p. 10.

Thieme, Becker, 1929, XXIII, p. 131.

Catalogue du musée Jacquemart-André, 1933, p. 26, n° 196.

Cain, 1967, p. 11, n° 196.

Enggass, 1976, vol. 1, p. 216.

Froissart, 1995, p. 61-62.

Lavalle, 1981, p. 279, ill. fig. 7 p. 314.

Souchal, 1982, p. 449, ill. fig. 65.

Desmas, 2002, p. 338-342. identification de l'Homme en armure