ANNEXES IV - LA CONGRÉGATION DE SAINT-LOUIS-DES-FRANÇAIS

1730, 13 juin, extraits du procès-verbal  de la Congrégation de Saint-Louis-des-Français :

(A.P.E.F.R.L., reg. 43, fol. 113v-114v)

On a ballotté M. Joseph Digne pour être admis dans notre Congrégation, les balles blanches étant les favorables, il n’en a eu aucune noire, et est admis […] On a ballotté ensuite m.r Pierre de Lestache deux fois, la première fois il a eu trois balles blanches et cinq noires, et la seconde fois il n’a eu que deux blanches et six noires, et par conséquent n'est point admis.

[…] Le lendemain de cette cong.on, m.rs Gosses, Le Vieux et Pison ayant considéré que dans les scrutins tant pour l'élection des députés nouveaux que du premier recteur il y avoit eu de la confusion, et quelqu'un d'entre eux s'étant même recrié en Congrégation et que d'ailleurs la Congrégation n'étoit pas pleine, y manquant m.r Joseph Nicolas Retrou député françois, ils protestent de nullité desdits scrutins et élections en résultantes.

1730, 19 juin, extrait du procès-verbal  de la Congrégation de Saint-Louis-des-Français :

(A.P.E.F.R.L., reg. 43, fol. 115v)

Monseig.r le cardinal de Polignac ayant écrit un billet à la Congrégation touchant la réception de m.rs les nouveaux députés, m.r Jousserandot a été chargé de faire réponse à son Eminence

1730, 30 juin, extrait du procès-verbal  de la Congrégation de Saint-Louis-des-Français :

 (A.P.E.F.R.L., reg. 43, fol. 116v)

M.g.r le card.l de Polignac ayant désiré que le s.r de Lestache fût admis dans notre Congrégation non obstant la répugnance de la plus grande partie de m.rs les députés, il a été admis à la recommandation de son Eminence

1730, 7 juillet, extrait du procès-verbal  de la Congrégation de Saint-Louis-des-Français :

(A.P.E.F.R.L., reg. 43, fol. 117r)

M.rs Joseph Digne et Pierre de Lestache ont été introduits dans la Congrégation et ont prêté le serment ordinaire.

1737, 18 juillet, extrait du procès-verbal  de la Congrégation de Saint-Louis-des-Français :

(A.P.E.F.R.L., carton 24, liasse 13 et reg. 43, non folioté)

Son excellence M.g.r l’ambassadeur, ayant fait prier M. l’auditeur de Rote d’intimer la Cong.on qu’il désiroit qui s’assembla chez lui pour procéder à l’exécution des ordres de sa Majesté et M.r le Recteur s’en étant excusé sur ce que ces ordres portants que les recteurs presteroient serment entre les mains de l’ambassadeur lequel seul pouroit les installer dans l’assemblée de la Cong.on ou de ses députés, et ne l’ayant point fait il ne pouvoit pas exercer les fonctions du rectorat, la Cong.on intimée par le secrétaire au nom de son Excellence s’est assemblée dans son Palais où trois députés seulement s’estant trouvés à sçavoir les S.rs Digne, L’Estache et Dorvalle (le S.r Retrou ayant fait dire qu’il étoit malade), M.r l'Ambassadeur averti d'avance du défaut prémédité des autres, voulant que la Cong.on fût suffisamment nombreuse afin que l'on pût statuer sur ce qui restoit à faire pour se conformer aux intentions de sa Majesté y a fait entrer M. Abamont supérieur de S.t Louis, le S. Fauré curé de S.t Yves, M. Colin, M. de Nobilé et M. Béliard les plus anciens de la Communauté, M. Faure pour la nation savoyarde, et M. Estoupan françois séculier établi à Rome lesquels après les formalités requises et avoir presté serment entre les mains de son Excellence le serment accoutumé ont pris place. Dans la dite Cong.on son excellence a nommé M. Collin curé par intérim, M. Faure sous supérieur par intérim, et M. L’Estache sous recteur […].

1737, 12 octobre, lettre de Saint-Aignan au cardinal de Fleury :

(A.D., Correspondance politique Rome, vol. 765, fol. 49 et 50)

Il y a quelques jours que la maison de S.t Louis fut préservée du malheur d'un incendie par l'activité d'une partie des prestres de la communauté et des S.rs de L'Estache et Stopan [Estoupan], le feu qui avoit pris à des coupeaux de bois qui se trouvaient dans un souterrain ayant esté éteint avant qu'il pût se communiquer sans qu'on sçache la manière dont il avoit pu s'y introduire.

1738, 28 février, lettre de L'Estache à Amelot :

(A.D., Correspondance politique Rome, vol. 768, fol. 174-175)

Monseigneur

Sur ce que Son Emminence Monsieur l'Ambassadeur m'a fait l'honneur de me dire qu'on avoit donné advis a votre grandeur, tendant a faire soupçonner les députés actuels de l'Eglise de Saint Louis, de mauvaise administration, je me crois obligé étant l'ancien de cette congrégation d'éclaircir ce fait.

Monseigneur, il est vray que nous avons pris des frais depuis environs 6 mois, une somme de 1750 écus à rentes viagères qui produit un peu plus de 152 écus par ans, cet usage n'est pas nouveau puisque c'est par là que la maison a augmenté son revenu d'un tiers depuis 40 ans; Monsieur de Canillac tandis qu'il s'est meslé des affaires de la maison s'y est conformé puisqu'il a fait prendre un capital de 500 écus, de l'argent de Monsieur le cardinal de Rohan; une preuve que cet usage n'est point mauvais, c'est que nous avons gagné depuis les 6 mois un revenu de 555 écus par la mort de deux de nos rentiers viagers, ne prenant de l'argent que par ce pied-là. Puisque l'occasion s'en présente, je dirai à votre grandeur que nous avons vüe les comptes de monsieur le receveur négligé depuis trente ans, après bien des [.] et du tems employés à cet examen, il s'est trouvé redevable d'une somme de 3000 écus pour des non valeurs [.] peut-être autant par la faute des administrateurs que par la sienne; il en a consenti une obligation dont il doit acquitter 400 écus par an jusqu'à fin de paye. Je puis assurer, Monseigneur, que les affaires se traitent dans nos assemblées suivant l'usage accoutumé, en conservant pour le Ministre du Roy le respect et les égards qui luy sont dûs; je ne vois pas qu'on puisse former aucun juste sujet de plainte contre l'administration présente, ceux qui voient qu'on peut se passer d'eux, et qui ont forcé d'en venir là tachent sans doute de la décrier ; ce n'est peut-être que par des motifs de jalousie, et seulement fondées sur des raisons vrayes ou apparentes; personne n'est plus en état d'en être informé que moy, votre Grandeur peu m'en croire par ce que je suis incapable de luy en imposer étant avec un très profond respect, Monseigneur, de Votre Grandeur, le très humble et très obéissant serviteur.

1739, 13 décembre, lettre du cardinal de Tencin au cardinal de Fleury :

(A.D., Correspondance politique Rome, vol. 775, fol. 452-453)

Bureau de l'administration de St Louis tel qu'il  étoit avant que M. le Duc de St Aignan ait jugé à propos de le changer

Bureau de l'administration tel que M. le Duc de S.t Aignan l'a composé.

M. de Canillac Recteur

Lestache recteur. Je n'ay rien oüi dire contre sa probité, mais il est des plus médiocres dans sa profession, et son indigence en est une preuve; c'est cependant luy qui a été choisi pour remplacer l'Auditeur de Rote françois, et un homme de sa naissance et du mérite de M. l'Abbé de Canillac. Ce Lestache occupe une maison considérable appartenante à la Maison de Saint-Louis, et n'en paye point les loyers"

M. Digne Consul, agent archiviste de France. Il est généralement estimé dans Rome; il a beaucoup de crédit dans tous [les] bureaux du palais où il est [.] souvent consulté. De tous [les] expéditionnaires françois qui sont à Rome, c'est luy qui est le plus au fait de nos maximes, et qui s'y montre plus attaché.

Estoupan, marchand banquier. Je n'ay rien entendu dire que du bien de luy.

Retrou, autre expéditionnaire, qui n'a pas le même crédit mais qui a la réputation d'être un fort honnête homme.

Berthelot, marchand clincaillier.

Lestache sculteur. M. le Card. de Polignac l'avoit nommé, ou plutôt ses gens.

Vivien, marchand en gros, peu aisé.

Briotti expéditionnaire et préfet des Dattes. Il est estimé et a une très bonne réputation.

Le supérieur des dess[ervants] de St Louis. Il s'appelle P[.] se prétend de la maison du card. de ce nom. C'est un h[omme] sournois, sans mine et sans capacité.

Dorval, directeur de la Poste. Homme très sage, très sensé, et jusqu'icy sans reproche.

Favre, savoyard, so[.] supérieur. Il est chargé de solliciter la béatification de la Mère de Chantal; cette c[om]mission me paroit mal pla[cée]. C'est un homme tracassier et remuant; son talent le plus marqué est de jouer du violon. On dit qu'il s'en est servi les j[ours] de Carnaval pour faire dan[ser] les prestres de la Communau[té].

Jacquin, secréaire de M. le Chevalier de S.t Georges; il étoit [chez] M. le card.l Gualtiero. M. l'ambassadeur le regarde comme suspect [de] Jansénisme.

Le Breton peintre. Il est [lor]rain. Je n'ay rien oui dire [con]tre luy.

Belliard du Diocèse d'A[.] d'où on prétend qu'il a été chassé. Il est regardé comme un très mauvais sujet.

Jamais les Prestres de la Communauté n'avaient été nommés administrateurs; c'est exposer la Maison au pillage. Ces gens là qui ne sont que de passage, bien loin de veiller au bien de la maison ne songent qu'à le dissiper en rendant leur condition meilleure pendant qu'ils sont icy. Ce sont la plupart de mauvais sujets qui viennent sans ex[.]s de leurs evêques; quelques uns même ont été chassé de leur diocèse.

L'administration ne devroit jamais être donnée qu'aux gens les plus distingués de la Nation, à ceux dont la réputation est la mieux établie, et qui en même temps ont de quoy répondre de leurs actions. Quelle idée peut-on avoir dans Rome de la Nation de voir remplacer l'auditeur de Rote par un pauvre sculpteur? Du moins ne devoit-on pas luy donner le nom de recteur, et abandonner le bien, les archives d'un établissement si considérable à de vils marchands, à des écclésiastiques, même à des étrangers, qui ne viennent dans la communauté que comme dans une hôtellerie, où ils ne restent que jusqu'à ce qu'ils ayent attrapé un bénéfice. Aussi assure-t-on que le temporel est en très mauvais état.

1742, 11 mai, extrait du procès-verbal de la Congrégation de Saint-Louis-des-Français :

(A.P.E.F.R.L., reg. 45, p. 20)

On a aussy décrété pour la chambre que l’on a augmentée à l’appartement habité par M. de L’Estache, et pour lequel il payait trente écus cy-devant, le d.t appartement payera dorénavant et Mad.e Benigne quittant l’endroit où elle habite actuellement descendra dans la d.e chambre et on en devra faire la location qui commencera le 1.er juin de la présente année.

1763, 11 novembre, extrait du procès-verbal de la Congrégation de Saint-Louis-des-Français :

(A.P.E.F.R.L., reg. 45, p. 178)

La cong.on ayant égard aux services assidus que le susdit M.r Pierre de L'Estache a rendu à l'église de S.t-Louis en employant tous ses soins pendant plus de quarante années qu'il est député de la d.e église à la bonne administration des biens, et au bon réglement de la d.e église communauté et hospital accorde à la demoiselle  Rose Marie Thérèse de L'Estache sa fille qui est sur le point de se marier toutes des dots que la d.e cong.on a coutume de distribuer aux filles des Français qui sont en cette ville, savoir une de S.t Denis, une de la Vierge, une de S.t Guillaume, une de S.t Sébastien du légat Turpin appelée communément du Marteau. Et quoiqu’il soit usage d’en faire la distribution le 2 février, comme néanmoins le mariage de la d.e demoiselle est déterminé pour le commencement du prochain mois de décembre, la Cong.on toujours par égard aux dits services, et attendu que l’église vient en quelque façon à gagner cinq écus sur chacune de ses dots, ce qui fait en tout vingt cinq écus parce que la susd.e demoiselle ne prend point les habits qui doivent de fondation se donner avec les dittes dots et qui valent cinq écus chaque habit, la Cong.on permet que l’on fasse les cédules de ces dots sous la date d’aujourd’hui et en faveur de Rose Marie Thérèse Gontard [L’Estache] autre nom de la d.e demoiselle en déclarant toutefois que dans la prochaine distribution qui se fera le 2 février de la prochaine année 1764 on donnera cinq dots de mois qu’à l’ordinaire pour compensation des dites dots.

1768, 28 mars, extrait du procès-verbal de la Congrégation de Saint-Louis des Français :

(A.P.E.F.R.L., reg. 45, p. 235)

On a fait la lecture du billet que M.r Melon secrétaire roïal de l'ambassade a adressé à la congrégation pour lui déclarer que l'intention de M.r l'ambassadeur est que, vu les longs services rendus gratuitement par mon père à l'église de Saint-Louis, il soit exempté du paiement du loyer de l'appartement qu'il habite. En conséquence la congrégation a résolu qu'à commencer du 1er jour de la présente année 1768 il en jouisse gratuitement en conformité dudit billet, dont voici le contenu/ "M.r Melon est chargé par M. l'Ambassadeur de France de prévenir la congrégation de l'Eglise de Saint Louis que son excellence trouve très juste que M. De L'Estache vu ses longs services rendus gratuitement à l'Eglise de Saint Louis jouisse sans païer du logement qu'il a choisi dans une des maisons appartenantes à la dite église, ce 26 mars 1768. signé Melon. contresigné du cachet de son Ex.ce. [signé de Charles de L’Estache, fils du sculpteur, au titre de secrétaire de la Congrégation].

1774, 29 novembre, extrait du procès-verbal de la Congrégation de Saint-Louis des Français :

(A.P.E.F.R.L., reg. 45, p. 267)

Mon père Pierre de L’Estache étant décédé hier la Cong.on a ordonné que ses obsèques seroient faites aux dépens de la maison de S.t Louis avec la décence convenable à la place de recteur qu’il a occupé pendant plus de quarante ans. [signé de Charles de L’Estache, fils du sculpteur, au titre de secrétaire de la congrégation].