ANNEXES III    L'ACADÉMIE DE FRANCE À ROME

Annexes III/A

Lettres concernant la candidature de Pierre de L'Estache

au poste de directeur de l'Académie de France à Rome

1737, 14 décembre, lettre de Pierre de L'Estache à Amelot :

(C.D., IX, p. 331-332)

Monseigneur, Vous avez eu cy-devant la bonté de me donner vos ordres dans les occasions où mon zèle pouvoit vous être de quelque utilité; souffrez, Monseigneur, que, dans celle qui se présente, je vous supplie aussi de m'honnorer de votre protection pour fixer en ce pays ma petite fortune et pour me procurer le moyen de servir utilement le Roy et ma nation.

M. Wleughels, directeur de notre Académie de France vient de mourir; il laisse par sa mort une place à laquelle mes aînés croient que je puis prétendre par le long séjour que j'ai fait dans cette maison et par la connoissance que j'ay de tout ce qu'on y doit pratiquer, par les services que j'ay tâché de rendre dans tous les temps à l'Académie, et enfin par les soins que j'aurois d'y élever les pensionnaires selon les intentions de S. M.

J'ose assurer Vôtre Grandeur que je me suis conduit de façon à ne me pas rendre indigne de cet employ. Il n'est point au-dessus de mes forces, et M. le duc de Saint-Aignan, qui me veut du bien, me souhaitte celui-cy. Il le demande pour moy et m'a chargé par intérim du détail de l'Académie. Il espère que Votre Grandeur me sera favorable et qu'elle faira condescendre Mgr le Contrôleur Général au désir qu'il a de me procurer cette place. Elle me donneroit icy, Monseigneur, non pas plus de volonté, mais de plus grandes facilités à vous rendre tous les services dont vous me jugeriés capable, et à vous faire connoître, par mon zèle et mon attention, avec quel respect je seray toujours, Monseigneur, de Votre Grandeur, le très humble et très obéissant serviteur.

1737, 14 décembre, lettre du duc de Saint-Aignan à Amelot :

(C.D., IX, p. 339-330)

Le sieur Veugles, Directeur de nostre Académie, vient de mourir, Monsieur, d'une espèce d'attaque d'apoplexie qui l'a emporté en deux jours. C'est une place que l'on peut s'attendre qui sera fort recherchée; mais comme elle demande bien des qualités qui se trouveront malaisément réunies dans un mesme sujet, j'ay crû que je pouvois dès lors en proposer un, en qui les plus essentielles me paroissent concourir, à sçavoir les connoissances nécessaires, l'âge, la bonne conduite et l'usage du pays. Celuy dont j'ay l'honneur de vous parler est le sieur de l'Estache, ancien sculpteur du Roy, que le sieur Person, prédécesseur du sieur Vleughels, avoit autrefois demandé pour son coadjuteur, ce que sa grande jeunesse empescha pour lors. Je sçay qu'il est connu de vous et qu'il a lieu de compter sur vos bontés, ce qui me fait espérer que vous voudrés bien le luy marquer dans une occasion qui décidera de sa fortune. J'en écris à M. le Controlleur Général, ainsi qu'à S. E., mais je compte principalement sur ce que vous daignerez dire en sa faveur, pour peu surtout que vous fassiés sentir combien il importe que cet employ ne soit donné qu'à quelqu'un qui soit en état de veiller sur la jeunesse que l'on envoye se former dans les différents arts dont les progrès font l'objet de l'Académie, et qui sçache se démesler de bien des incidents capables d'entraisner un engagement, le palais où elle est établie appartenant à S. M., ses armes étant sur la porte, et le Suisse qui la garde portant sa livrée, sans qu'aucun autre que le directeur aye rien à y ordonner. Vous verrés, par une de mes dépêches du commencement de l'année 1733, à ce que je croy, dans quel embarras je faillis à me trouver par l'indiscrétion de ce Suisse. J'aurois beau me précautionner à l'égard de tout ce qui se trouve dans ma dépendance, si le défaut d'expérience ou d'attention du nouveau Directeur pouvoit me jetter dans les mêmes inconvénients dont je ne serois garanti d'ailleurs.  On croit que le sieur Natoir, peintre du Roy, sera un des concurrens, et bien des personnes écrivent d'icy pour un beau-frère du sieur Vleugles, habile homme dans la même profession; mais le premier est bien jeune, et le second est un Italien, ce qui, selon moy, ne conviendroit pas. C'est ce que j'ay crû qu'il estoit en mon devoir de vous exposer, Monsieur, en vous suppliant d'estre persuadé qu'il ne se peut rien ajouter aux sentimens du parfait attachement avec lequel je suis votre très humble et très obéissant serviteur.

Le Duc de Saint-Aignan

Comme il estoit, Monsieur, absolument nécessaire de préposer quelqu'un pour veiller par intérim sur les effets et meubles appartenants à S. M., ainsi que sur la conduite de nos jeunes académiciens, j'ay engagé le sieur de l'Estache à se charger de ce soin, qui luy avoit esté commis à la mort du sieur Person.

1737, 28 décembre, lettre d'Amelot à Pierre de L'Estache :

(C.D., IX, p. 332)

J'ay reçeu, Monsieur, la lettre que vous m'avez écrite touchant vos veuës sur le poste que la mort du sieur Wleughels fait vacquer. Je contribueray d'autant plus volontiers à leur succès que je sçay tout ce qui vous rend digne de ce poste. Soyez-en persuadé, et qu'il ne tiendra pas à moy que vous ne reconnoissiez à cette occasion la sincérité des sentiments avec lesquels je suis, Monsieur, tout à vous.

1738, 7 février, lettre de Pierre de L'Estache à Amelot :

(A.D., Correspondance politique Rome, vol. 768, fol. 102)

Monseigneur, J'ay d'infinies actions de grâce à rendre à vôtre grandeur des bonnes intentions qu'elle a eues de me procurer des marques de l'affection dont elle m'honore; je présume, monseigneur, de votre bonté qu'en ayant manqué l'occasion dans la conjoncture de la mort de M.r Veughels, il sent trouvera qu'elqu'autre dans la suite qui me sera plus favorable; la place que vôtre Grandeur occupe, celle encore ou j'apprends avec joye qu'elle est destinée, tout me flatte de quel bonheur si elle veut bien être persuadée de mon respectueux attachement et de la proffonde vénération avec laquelle je suis, Monseigneur, De votre Grandeur, Le très humble et très obéissant serviteur, De L'Estache.

Annexes III/B

Pierre de L'Estache directeur par intérim

de l'Académie de France à Rome

1737, 13 décembre,  lettre du consul Joseph Digne

(A.N., Affaires étrangères, B.I.963, Consulat de Rome, t. 10, 1730-1740, fol. 354r-v ; document signalé par M. Olivier Michel)

[…]M.r Vleughels Directeur de l’Académie de Frances estant mort, je fus le lendemain chez M. Le Duc de St Aignan pour lui demander s’il avoit quelque chose à m’ordonner, il me répondit que non, et ayant député pour Directeur par interim le S.r L’Estache sculpteur, celui-cy m’a fait dire par la veuve du défunct, dont je suis exécteur testamentaire, qu’il avoit ordre de son Ex.ce de vérifier l’inventaire des meubles de l’Académie et que j’estois le maître si je voulois y assister ; je lui ay fait répondre que cette besogne m’appartenoit de droit mais que M. L’Ambassadeur ayant jugé à propos d’en disposer autrement il n’avoit qu’à suivre ses ordres.

1738, 2 janvier, lettre d'Orry à L'Estache :

(C.D., IX, p. 333)

J'ay reçeu vos deux lettres du 14 et du 20 du passé et j'ay été très fâché d'aprendre la perte que vient de faire l'Académie par la mort du s.r Wleughels. Dans le trouble que cette mort a dû causer dans cette maison, vous avez bien fait de suivre l'ordre que vous a donné M. le duc de Saint-Aignan en vous chargeant de veiller sur tout ce qui s'y passe et sur les effets qui apartiennent au Roy jusqu'à ce qu'il ait plu à Sa Majesté de nommer un nouveau directeur; le choix de M. de Saint-Aignan me fait présumer que vous vous acquiterez bien de cette commission. Prenez de la veuve et des autres connoissances que vous en avez par vous-même tous les éclaircissemens que vous pourrez sur les choses qui peuvent apartenir au Roy, en sorte qu'il n'en soit rien détourné. Le s.r Wleughels ayant reçeu des fonds depuis peu, il faut examiner ce qu'il en a employé et faire le calcul de ce qui peut en rester, dont on doit tenir compte au Roy.

Je suis bien aise que les nouveaux élèves soient arrivés à Rome et que leur voyage se soit bien passé sans aucun accident; exortez-les de votre mieux à profiter du temps et des moyens qu'on leur donne pour devenir d'habiles gens.

1738, 9 février, lettre d'Orry à L'Estache :

(C.D., IX, p. 336)

J'ay reçeu, avec votre lettre du 26 janvier, le compte que vous m'envoyez de la recette et de la dépense des six derniers mois de 1737. La veuve du s.r Wleughels m'a aussi écrit touchant la somme dont elle est redevable au Roy; j'ay répondu à cet article de sa lettre et à toutes les autres demandes qu'elle me fait. Comme je ne doute pas qu'elle ne vous communique ma réponse, il seroit inutile, pour le présent, d'entrer ici avec vous dans un plus grand détail.

1738, 27 février, lettre d'Orry à L'Estache :

(C.D., IX, p. 337-338)

J'ay reçeu votre lettre du 7. Je seray fort aise de voir au bureau le compte des derniers six mois de 1737 de Mme Wleughels. Je viens de luy écrire de consommer cette affaire, qu'il me tarde fort de voir en règle. J'ordonneray au s.r de la Motte de vous envoyer l'inventaire qu'il a du s.r Wleughels pour faire la vérification dont vous parlez. Je n'ay pu douter que vous ne fussiez content de l'élection de M. de Troy, qui est approuvée de tout le monde; je vous recommande le soin des élèves jusqu'à son arrivée à Rome.

1738, 16 mars, lettre d'Orry à L'Estache :

(C.D., VIII, p. 338-339)

J'ay reçeu votre lettre du 1er de ce mois. Vous toucherez incessamment mil écus romains qui vous mettront en état de satisfaire aux dépenses des trois mois, de payer le quartier aux élèves et les autres extraordinaires; j'ay donné mes ordres pour cela.

Je consens au retour du s.r Soufflot, architecte, et vous pouvez luy payer la gratification de 200 liv. qu'on accorde ordinairement aux pensionnaires pour les frais de leur voyage. Je suis fort aise que l'Académie ait été honorée pendant le carnaval d'un aussi bonne et aussi nombreuse compagnie que vous me le marquez. Les nouveaux élèves sont bien obligés à M. l'Ambassadeur des soins qu'il a bien voulu prendre pour leur obtenir la permission d'aller dessiner au Vatican et de contribuer à leur avancement.

Le Roy n'a pas besoin de tableaux, vous pouvez laisser vendre ceux du Cardinal Olivieri.

1739, 13 février, lettre de L'Estache à Orry :

(C.D., IX, p. 365)

Monseigneur, Je suis pénétré de la nouvelle preuve que V. G. vient de me donner qu'il est satisfait de la manière dont j'ay exécuté ses ordres dans la direction de cette Académie, et j'ay de nouveau recours aux bontés dont V. G. m'honnore pour la supplier de me permettre de luy représenter que j'ay eu l'honneur de gouverner pendant huit mois l'Académie royale; que, pendant ce temps, j'ai été obligé d'abandonner toute sorte d'autre occupation, soit parce que depuis que j'ay perdu le logement que j'avois à l'Académie je loge loin de ce palais, soit parce que l'attention que j'y devois l'exigeoit. J'ajouterai, Mrg, que les honoraires seuls du Directeur pendant ce temps se monteroient à huit cens écus romains, et le Roy en a épargné quatre cens qu'auroit cousté la dépense de l'équipage, les valets et la table du Directeur, car, pendant le temps de ma régie, je ne me suis absolument prévalu de rien, comme mes comptes en font foy; la connoissance que j'ay de sa justice m'enhardit à luy faire ces représentations, et j'oze espérer qu'elle voudra bien les écouter favorablement.

Je suis avec un très profond respect, etc.

     De L'Estache.

Note : A M. Boudrey. Voir ce que j'ay réglé pour led. s.r L'Estache et me le représenter avec cette lettre. Il ne paraît pas qu'il y ait rien eu de réglé pour lui. Il est employé sur l'état au chapitre des gratifications pour 1,000 liv.

1739, 14 août, lettre de L'Estache à Orry :

(C.D., IX, p. 392)

Monseigneur, Je me flatte que le peu d'importance de mon affaire et de ma personne en comparaison des grands intérêts dont Votre Grandeur est occupée sont l'unique cause du fâcheux oubli où vous m'avez mis, Mgr, malgré plusieurs lettres dont j'ay pris la liberté de vous importuner et qui toutes ont été sans réponse, ce qui, par conséquant, me force, malgré moy, à redoubler mes instances; car, comme les choses ne sont grandes ou petites que par comparaison aux sujets avec qui elles ont relation, mon affaire, qui est imperceptible aux yeux d'un grand ministre, est aux miens d'une grandeur énorme; mais malgré la conséquence dont elle m'est à l'égard de l'intérêt, je suis infiniment plus alarmé de ce qu'il me semble, Mgr, que vous m'avez retiré les bontés et la protection que vous m'aviez fait l'honneur de me promettre, et que je crains, avec de trop justes raisons, d'être accablé de cette disgrâce que je ne mériteray jamais et dont je ne chercheray à me deffendre par toutes les marques qu'il me sera possible de donner, et du profond respect avec lequel je suis, etc.

       De L'Estache

Note : A M. Boudrey. Il me semble qu'il y a eu quelque chose de réglé pour le sieur de l'Estache. rechercher la décision et me la représenter.

1739, 30 novembre, lettre d'Orry à L'Estache :

(C.D., IX, p. 399)

Je n'ay point jusqu'à présent, Monsieur, ordonné le payement de la gratification qui vous a été accordée cette année, par la raison que ces sortes de gratifications ne se payent ordinairement qu'à la fin de l'année; cependant, je viens de donner ordre qu'elle vous soit payée, et il ne tiendra qu'à vous d'en faire recevoir le montant quand vous le jugerez à propos.

Je suis Monsieur, tout à vous.

1740, 8 avril, compte-rendu d’une lettre de L'Estache à Orry :

(C.D., IX, p. 423)

Le sieur Lestache mande à Monseigneur, par sa lettre du 8 avril, que, par le même ordinaire, il envoye à M. de la Motte le compte général de tout le tems qu'il a gouverné l'Académie de Rome. Il le supplie de lui accorder une grâce.

[En marge] N.a : il paroît que la grâce a été demandée par un mémoire séparé qui n'a pas été remis au bureau.

1760, 20 février, lettre de Natoire à Duchesne :

(C.D., XI, p. 330)

Je répons à l'article de votre lettre au sujet de M. Gilet, qui vous a dit que M. Poiret, chef du bureau qu'avoit M. Delamotte d'Orsonville, ne trouvoit pas dans les papiers des bureau les comptes de M. Lestache, lequel a exercé la direction de l'Académie dans le tems de la mort de M. Wleugles jusques à l'arrivée de M. de Troye. Les directeurs n'ont jamais trouvé dans l'Académie les registres des comptes de leurs prédécesseurs, chacun en terminant son employ, il est à présumer qu'il rendit ses comptes. M. Lestache, qui existe encore, m'a dit qu'il croyoit l'avoir envoyé à M. Delamotte le père et en avoir fait par à M. de Troy. Je l'ay prié de vouloir cherché cet état parmi ses papiers. S'il trouve cette notte, je l'envoyeray.

Annexes III/C

Lettres de Pierre de L'Estache à Amelot

1738, 26 décembre, lettre de vœux de Pierre de L'Estache à Amelot :

(A.D., Correspondance politique Rome, vol. 771, fol. 279-280)

Monseigneur,

Dans ce tems où il semble permis à ceux que vous voulés bien honnorer de votre protection de vous renouveller les protestations de leur dépendance, je prend la liberté d'assurer votre Grandeur de la mienne la plus respectueuse et de luy souhaiter une heureuse année suivie d'une infinité d'autres où vous puissiez monseigneur jouir dans une santé des plus parfaites des honneurs que vous mérités.

Persuadé monseigneur que si vous pouviés aider une de vos créatures à obtenir un petit poste nous nous y emploi[erons] volontiers, j'ose joindre ici un mémoire dont je suplie votre Grandeur de faire usage si elle le trouve aprop[rié] et convenable ce dont je puis l'assurer c'est que le poste proposé est encore plus nécessaire qu'il n'est prouvé par les raisons de suites dans le mémoire et que les appointemens qu'on attacheroit à cette place seroit un petit objet eu égard à la dépense que le Roy fait pour l'entretien de cette académie sur le pied qu'il convient à un établissement qui fait autant d'honneur à sa majesté et à la nation. C'est une vérité qui peut être confirmer par qu'elqu'un qui soit sur les lieux. Je suis avec un très profond respect, Monseigneur, de Votre Grandeur, Le très humble et très obéissant serviteur,

      De L'Estache.

1738, 26 décembre, mémoire de Pierre de L'Estache justifiant la création d'un poste de sous-directeur de l'Académie de France à Rome :

(A.D., Correspondance politique Rome, vol. 771, fol. 281)

Rome, 26 décembre 1738

L'académie de peinture, sculpture et architecture que le Roy entretient à Rome est composée d'un directeur et d'un certain nombre d'élèves.

Qu'oy qu'il semble qu'un directeur suffit pour la conduite de cet établissement, il est cependant vray qu'il conviendroit qu'il y eut quelqu'un en second pour suppléer en bien des occasions au deffaut du directeur.

Un directeur est souvent avancé dans l'âge, il est bien propre encore par son expérience à découvrir les divers talens des élèves; mais s'il faut agir pour leur procurer quelque moyen de les perfectionner, s'il faut les animer par des exemples, les assister de conseils, veiller avec assiduité sur leur travail, un vieillard se lasse se neglise, et la jeunesse sans guide prend un mauvais train, on a pû s'en appercevoir par le passé et c'es sans doubte la cause que cette académie n'a pas fait le progrès digne d'un tel établissement.

Si par quelque longue maladie un directeur est hors d'état de remplir les fonctions de sa place, ou obligé de s'absenté pour prendre l'air de la campagne, il est certain que l'académie soufre de ce contretems.

Enfin en cas de mort du directeur, l'académie se trouve sans chef ni conducteur, les ministres du Roy en cette cour n'étant pas tous également aussi portés pour les arts peuvent négliger de donner leur attention à ce que rien ne s'écarte ou dépérisse; c'est alors qu'il est nécessaire qu'il y ait dans la maison un homme de confience, pour veiller à la conservation des effets du Roy, pour conduire l'académie jusqu'au remplacement et pour mettre au fait de la maison et du paÿs le directeur que la [cour] envoye.

Si l'on consulte un directeur sur un pareil établissement, il le désaprouvera peut-être par la crainte d'avoir un surveillant quoy que dans le fonds sa place en seroit plus belle puisque ce substitut seroit sous luy et le soulageroit si ons voulois prendre la peine d'examiner la dernier administration, ons connoisterois que cet établissement seroit non seulement utile mais qu'il en couterois moins au Roy.

1739, 18 décembre, lettre de vœux de Pierre de L'Estache à Amelot :

(C.D., IX, p. 402-403)

Monseigneur, le malheur que je ressens de n'avoir aucune occasion dans tous le cours de l'année de faire connoistre à vôtre Grandeur mon profond respect et mon parfait devoüement, me rend plus précieuse celle que me donne la nouvelle année ainsi Monseigneur j'en profitte avec empressement pour faire éclore (pour ainsi dire) de nouveaux mon zèle et faire ressen[tir] votre Grandeur de mes respectueux sentimens les voeux sincères que je fais pour la voir comblée de tous les bonheurs qu'elle mérite, une essentielle partie du mien y avoit renfermée par le profond respect avec lequel j'ay l'honneur d'Etre, Monseigneur, De votre Grandeur, Le très humble et très obéissant serviteur, De L'Estache.

1740, 23 décembre, lettre de de vœux de Pierre de L'Estache à Amelot :

(C.D., IX, p. 444)

Monseigneur, Quelles recherches que j'aye faites, il ne m'a pas été possible d'avoir un occasion plus intéréssante et moins commune de renouveller à V. G. le souvenir de mon respectueux dévoüement que celle que donne universellement la nouvelle année à toute la France de former des vœux pour la conservation et pour la gloire à laquelle se trouve si intimement unie celle de la nation et son bonheur, surtout dans les grandes circonstances où V. G. se trouve chargée de la partie du ministère qui doit décider du sort des Deux-Mondes; mon amour pour sa personne, qui a commencé du moment que j'ay eu l'honneur d'en être connu, sera auprès d'Elle l'interprète de mes sentimens qu'il n'est pas possible de luy exprimer et du profond respect avec lequel je suis, Monseigneur, De votre Grandeur, Le très humble et très obéissant serviteur.

      De L'Estache.

Ne me trouverés-vous point trop hardi, Monseigneur, d'oser vous prier d'écrire à M. le Cardinal de Tancin que vous m'honnorés de vos bontés. Je me flatte qu'à cette considération il voudra bien augmenter celle qu'il a déjà pour moi et auxquelles votre recommandation me donnera un juste droit de prétendre. Je suis confus et prie V. G. de pardonner ma témérité.

Le petit Apolon que je vous avois proposé avec deux bas-reliefs, M. l'abbé de la Galesier l'a achetée pour Mgr le Controlleur général. Si V. G. a occasion de le voir, j'en seray charmée et qu'elle connu que je ne voulois pas luy faire faire un mauvais marché. Quand la fontaine de Trevi sera gravée, je ne manqueray pas d'en envoier une exemplaire à V. G.