ANNEXES II               LES ANNÉES DE FORMATION : l’apprentissage à Paris et l’Académie de France à Rome

1706, 25 juillet, contrat entre Simon-François de L'Estache et Sébastien Slodtz pour la mise en apprentissage de Pierre de L'Estache :

(A.N., Min. Cent., Et. LIII, l. 135 ; référence donnée par Souchal, 1987, III, p. 273)

Fut présent Simon François Lestache cizeleur, demeurant rue et proche en estant cy devant la porte Montmartre parroisse Saint-Eustache, lequel pour le proffit et utilité de Pierre Lestache aagé de dix huit ans ou environ son fils qu'il certiffie de toutte fidélité, a reconnu et confessé la non baillie et mise en apprentissage de Ci jourd'huy jusques et pour cinq ans apres ensuivant finir et accomplir a et avecq Sebastien Slodtz, maistre sculpteur a Paris et sculpteur du Roy demeurant dans le Louvre parroisse Saint Germain l'auxerrois, ci present et acceptant que le prix et retenu pour son apprenty pendant le dict temps durant lequel il promet et s'oblige luy montrer et enseigner son art de sculpteur et tout ce dont il se mesle et entremet en jcelhuy, pourquoy ledit apprenty ira tous les jours ouvrables chez le dit Sieur Slodtz son maistre pendant lesd. cinq années et le dict Sieur Slodtz traitera humainement et doucement comme il appartient et qui luy fournira les outils qui servent à travailler en marbre et le dict S.r Lestache son père luy fournira ceux qui servent à travailler [.]. Le dict Sieur Lestache père nourrira logera et entretiendra d'habits le dict apprenty son fils et autre sur necessités selon son estat et luy fera blanchir son linge. En faveur des présents, les parties sont convenues à la somme de Cent livres sur laquelle somme ledict Sieur Slodtz confesse en avoir eu et reçu dudict sieur Lestache pour celle de Cinquante livres qui luy a led. sommé baillé compter nombré et dellivré à la vue des notaires soussignés en louis d'or louis d'argent et monnaye, le tout bon et ayant cours donnée quittance. Et pour les cinquante livres restantes, le dit Sieur Lestache père promet et s'oblige les bailler et payer audit Sieur Slodtz en sa demeure a Paris ou au porteur dans deux ans et demy prochains. A ci faire estoit present led. apprenty qui a vu ce qui dessus pour agréable, a promis apprendre le dit art de sculpture et tout ce qui luy sera monstré et enseigné par ledit Sieur Slodtz son maistre, y apporter tous ses soings et appliquation, se rendre chez luy tous les jours ouvrables et y travailler assidument, luy obeir en tout ce qu'il luy commandera faire son proffit [.] son dommage luy advertir s'il viendra à sa connaissance sans s'absenter ny aller travailler ailleurs pendant ledict temps, et en cas d'absence et manque d'assiduité, le dit Sieur Lestache son père promet apporter ses soings à faire en sorte que le dict apprenty son fils aille travailler journellement et sans discontinuation chez le dict Sieur Slodtz lesd. cinq années ainsy promettant obligeant chacun en droit soy faict et passé à Paris en l'estude d'Ogier un des notaires soussignés l'an mil sept cent six le vingt cinquième jour de juillet avant midy

Slodtz                   Lestache                Lestache                Marchand             Ogier.

1712, 22 juillet, brevet d'élève de l'Académie Royale de peinture et de sculpture de Paris délivré à Pierre de L'Estache :

(A.N., O1* 1087, p. 81-82)

Louis Antoine Pardaillan de Gondrin, Duc Dantin, Pair de France etc.

Bien informez des bonnes inclinations et heureuses dispositions de Pierre Lestache pour parvenir à l'art de Peinture, de Sculpture, ou d'Architecture dont les differens desseins promettent un bon succès avons nommé et choisi suivant l'intention de sa majesté ledit Lestache pour être l'un des Elèves Etudians des Académies Royales de Peinture et Sculpture et d'Architecture à Paris et s'y perfectionner dans l'un de ces arts où il sera jugé propre pour y devenir plus capable, à la charge d'y aller étudier régulièrement et de se comporter sagement partout où il se trouvera.

En foy de quoi nous avons accordé la présente nomination audit Lestache pour lui servir en tems et lieu de ce que de raison, Laquelle nous avons signé de notre main, fait contresigner par le sécrétaire des Bâtiments du Roy, et y apposer le cachet de nos armes à Fontainebleau le 22e juillet 1712.

1715, 27 mars, brevet d'élève de l'Académie de France à Rome délivré à Pierre de L'Estache :

(A.N., O1* 1087, p. 133; C.D., IV, p. 381, publié une seconde fois p. 470 sous la date erronnée de 1716)

Louis Antoine de Pardaillan etc. Bien informé des heureuses dispositions et de la capacité de Pierre L'Estache dans l'art de sculpture qu'il a exercé depuis quelques années en qualité d'Elève de l'Académie Royale de peinture et sculpture à Paris, avons nommé et choisy pour être l'un des Elèves de l'Académie Royale à Rome et s'y perfectionner dans led. art de sculpture, pendant le temps qu'il plaira à sa Majesté sous la conduite de M. Poerson Directeur de lad. Académie, à la charge pour ledit s.r L'Estache de s'appliquer avec docilité et assiduité aux études et ouvrages que led. s.r Poerson lui ordonnera suivant les intentions de sa majesté conformément au Réglement que nous avons fait le 4 octobre 1708. Pour se rendre capable de remplir dignement les emplois où il sera destiné au service de sa Majesté. En foy de quoi nous avons accordé le présent brevet de nomination aud. L'Estache pour lui servir en temps et lieu où il appartiendra ce que de raison, lequel nous avons signé de notre main fait contresigner par le secrétaire des Bâtiments du Roy et y apporter le cachet de nos armes. A Versailles, le 27 Mars 1715.

1722, 14 février, congé délivré à Pierre de L'Estache pour pouvoir retourner à Rome :

(A.N., O1* 1087, p. 247-248, Guiffrey, 1879, p. 378, n° CLIII)

Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin etc. avons donné congé au s.r de L'Estache ancien élève des Académies Royales de Peinture et sculpture à Paris et à Rome pour retourner à Rome et y faire les ouvrages de sculptures qui lui seront ordonnez, à condition de revenir en france au p.er ordre que nous luy en donnerons. En foi de quoy nous lui avons accordé le présent congé pour lui servir et valoir, ainsi que de raison, lequel nous avons signé de notre main et fait contre-signer par le secrétaire des Bâtiments du Roy et y apposer le cachet de nos armes à Paris le 14 février 1722.